Les courbatures : faisons un petit point!
- mangezbougezkiffez
- 26 juin 2017
- 4 min de lecture
On a tous connu des lendemains difficiles…non je ne parle pas de retour de soirée un peu trop arrosée ! Restons dans la thématique du blog, parlons aujourd’hui de ces petites, voire grosses, douleurs que l’on peut ressentir le lendemain d’un gros effort : les courbatures. Encore beaucoup trop d’idées reçues sont véhiculées dans la sphère sociale et sportive sur leur nature et la manière de les éviter ou de les traiter.
« C’est vrai qu’on dit qu’on a des courbatures à cause de la douleur mais on ne sait pas vraiment ce qu’il se passe dans nos muscles… »
Là-dessus on entend de tout !! Mais c’est tout à fait normal car la science évolue et les connaissances aussi. Seulement nous n’avons pas toujours accès aux actualités scientifiques et nous avons tendance à rester persuadés de ce que nous savons…moi le premier ! Aujourd’hui la littérature scientifique est unanime sur ce que sont les courbatures. En faite il s’agirait de micro lésions au niveau du muscle et non pas la présence d’acide lactique dans les muscles comme nous pouvons l’entendre quelques fois. En effet, l’acide lactique disparait quelques heures après la fin de l’exercice, il ne peut donc pas être responsable de la douleur 2 jours après.
Le muscle est constitué d’une multitude de fibres. J’expliquerai dans un futur poste le fonctionnement de la contraction musculaire mais pour le moment faisons simple ! Ces fibres permettent au muscle de se raccourcir …c’est la contraction. Les courbatures correspondent à la cassure de ces fibres comme vous pouvez le voir sur les images ‘Avant/Après’. Cet endommagement rend alors la contraction douloureuse, cependant cette sensation n’intervient qu’à partir du lendemain avec un pic 72h après en général.
« Moi j’y comprends rien…parfois je fais du sport j’ai des courbatures, d’autres fois je n’en ai pas… »
Et oui les courbatures ne sont pas systématiques donc pour bien les cerner, essayons de comprendre lorsque celles-ci surviennent. Il y a trois types d’effort qui favorisent l’émergence de courbatures :
Lorsque l’on se remet au sport : le muscle n’étant plus habitué à travailler il est agressé par l’effort physique et peut être endommagé…c’est une bonne punition après n’avoir pas bougé de l’hiver ! hihi le corps se venge !
Lorsque l’on augmente soudainement son volume d’entrainement : ici le fait de mettre le corps dans un effort inhabituel peut le surprendre. On parle souvent de progressivité dans le sport car des changements brutaux peuvent créer des dommages…ici nous en avons un exemple.
Lors des efforts excentriques : une contraction excentrique intervient lorsque d’une part le muscle se contracte et d’autre part lorsqu’il s’allonge…on est donc en présence de deux tensions qui s’opposent. Le meilleur des exemples correspond à la marche en descente. Regardez votre cuisse quand vous descendez…lorsque votre pied est au sol elle se contracte (durcit) et s’allonge pour pouvoir amortir le contact avec le sol. Cette double tension va tirer sur le muscle comme sur un élastique…et comme tout élastique à un moment ça casse !
« Oui mais si les fibres se cassent au moment de l’effort, pourquoi nous avons mal que le lendemain voire deux jours après ? »
Alors pour ça dites vous que le muscle est blessé et comme pour toute blessure une réaction inflammatoire intervient. Vous voyez quand vous vous tordez la cheville, ce gonfle, ça forme un œdème et bien là on va dire que c’est un peu pareil. Cependant cette réaction inflammatoire est un peu douloureuse. En effet, un enchaînement de processus chimique intervient pour reconstruire les fibres et va stimuler nos nocicepteurs (les capteurs qui vous disent quand avoir mal). C’est une première action de protection…votre corps vous renseigne qu’il y a quelque chose qui ne va pas bien. Si la douleur n’est pas immédiate c’est parce que cette réaction n’intervient pas de suite…et oui il faut appeler tous les petits soldats pour qu’ils viennent réparer tout ça. Sachez que cette reconstruction, même si vous ne les sentez plus, s’achève environ entre 5 et 7 jours après l’exercice responsable.
« Oui mais moi la salle dans laquelle je vais nous diffuse tout un tas de conseils et parmi eux ils nous disent que ‘pour éviter les courbatures il faut vous étirer’…donc moi je m’étire et pourtant j’ai quand même mal »
Les étirements, mêmes s’ils font l’objet de controverses, présentent plusieurs avantages pour la pratique physique (mais je ferai un article sur les étirements plus tard). Cependant n’oubliez pas que les courbatures sont des micros lésions, donc si vous tirez dessus…Crack ! Vous tenteriez de faire un grand écart avec un jean qui commence à se craquer ? Non hein…alors imaginez ce que ça peut faire sur votre muscle, vous risqueriez d’aggraver la déchirure.
Maintenant que vous savez quand peuvent survenir les courbatures, si vous avez un doute ne vous étirez pas. Enfin faites comme bon vous semble mais maintenant vous avez toutes les informations entre les mains pour faire vos propres choix.
Signé : votre anti-coach sportif
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